[message numéro 3]
*Le chlomard avait quitté son enclos depuis plus d’une heure maintenant. Il avait traversé le village de Glinin et partait vers le sud. Il ne savait pas où il allait, mais on lui avait dit que les hommes étaient spécialement nombreux et civilisé par là bas.
La première chose à faire était de voyager par les champs. Marguerite préférait cette solution, car il avait l’habitude de la campagne et aimait ça. Sauf lorsqu’un rongeur lui frôlait une patte, il en avait horreur. De plus, il risquait moins de croiser d’êtres humains par la plaine que par la route. Quand un homme rencontrait un chlomard, il avait la fâcheuse tendance à l’amadouer avec du sucre pour l’apprivoiser. Pour être un parfait chlomard libre, Marguerite devait absolument savoir parler. Ainsi, il pourrait faire que son pouvoir était de se transformer en un grand, beau, fort et fier chlomard ! Cette description le correspondait bien, pensait-il… Les chlomardes avaient toujours une vue sur lui… dans ses rêves.
Tout en marchant, Marguerite réfléchissait à un moyen de communiquer avec les humains. Car il lui fallait bien de l’aide pour trouver son homme. Mais il n’y avait presque aucune chance pour qu’un chlomard puisse s’adresser à un humain sans ce faire défoncé la tronche… Il avait tout de même trouvé des idées.
La première était de trouver un p’tit gars sympa qui avait le pouvoir de parler aux animaux. Peux de chance… La deuxième consistait à trouver un sage aillant appris le chlomardier (langue universelle des chlomards) et qui voudrait faire un traducteur pas cher… Et la dernière, la plus probable, était de devenir ami avec un animal qui comprend aussi bien le chlomardier que l’humainer.
Il s’arrêta, pris d’une douleur sous le ventre. On eut dit qu’une lance lui déchirait les entrailles. Quelques secondes plus tard, il fit la meilleure chose à faire dans sa situation. Il se mit à brouter ! La douleur qui lui avait obligé à se stopper n’était autre que la faim. Ce n’était pas bon pour un chlomard de faire plusieurs choses en même temps. Et là, il avait marché en réfléchissant et sans manger, il détenait sans doute le record. Trois choses en même temps ! Du jamais vu !
Plus tard, Marguerite s’allongea à l’ombre d’un arbre afin de digérer en somnolant comme le voulait la tradition. Il regardait les champs s’étendre à perte de vue. Des fermiers travaillaient ardemment à l’entretient de leur parcelle. Le chlomard s’abrita derrière des buissons pour que les hommes ne l’aperçoivent pas. De toute façon, il n’allait pas reprendre sa route avant la nuit tombée. Les fermiers seraient en train de monter leur femme dans leur paillasse à cette heure là. Marguerite reprendrait son chemin dans la douceur de la nuit, libre comme un pétaure dans une volière.*